Pâques, comme une petite graine
Un jeune homme entre en rêve dans un grand magasin. Derrière le comptoir se tient un ange qui fait office de vendeur.
– « Que vendez-vous ? » lui demande le jeune homme.
– « Tout ce que vous désirez ! » répond l’ange avec courtoisie.
Alors le jeune homme se met à énumérer :
« Dans ce cas, j’aimerais bien : la fin des guerres dans le monde, plus de justice pour les exploités, tolérance et générosité envers les étrangers, davantage d’amour dans les familles, du travail pour tous les chômeurs, plus de vie communautaire dans l’Eglise, et…et… »
L’ange lui coupe la parole :
« Excusez-moi, Monsieur, vous m’avez mal compris, ici nous ne vendons pas de fruits, nous ne vendons que les graines. »
Pâques est le jour où la petite graine de l’amour déposé en terre de Palestine deux jours auparavant, a produit au soleil de printemps, un bel épi.
Mais depuis la résurrection du Christ, qu’est-ce qui a changé ? Il y a encore des guerres à travers le monde qui font toujours autant de victimes innocentes. Autant de violences et d’injustices lorsque l’homme est livré à la tyrannie de ses passions et de ses caprices. Autant de souffrances avérées ou cachées qui blessent le cœur de l’homme. Pâques ne serait-il qu’une parenthèse vite refermée ? Le mal est toujours là. Mais la résurrection du Christ nous a libérés, non pas du mal, mais de sa suprématie. Simplement parce qu’il y a 2000 ans, un homme est revenu à la vie. Parce que l’amour a, une fois dans l’histoire de l’humanité, triomphé de la mort. Désormais, la haine, la barbarie, le mensonge, l’égoïsme et la jalousie… ne sont ni inéluctables ni irrémédiables.
Pâques, c’est croire en la victoire de l’amour manifesté en Jésus Christ, victoire contre le fatalisme ou la résignation. Le scepticisme et les doutes de ceux qui côtoyaient Jésus ont été anéantis. Leur vie a changé. Le cours de l’histoire a été inversé. Quelque chose d’unique, d’incontournable, s’est passé alors pour toute l’humanité.
Les mots pour exprimer ce qu’est Pâques s’avèrent dérisoires, tant la réalité déborde tout mode d’expression. L’amour n’est pas ce dont on parle, mais ce à partir de quoi on parle. Son contenu est indéchiffrable. Et aucun reporter n’a filmé en direct ce qui s’est passé. Les témoins oculaires de la Pâque du Christ se sont trouvés, après coup, dépassés par le message à transmettre. Mais l’expérience vécue a transformé leur vie et beaucoup n’ont pas hésité par la suite à verser leur sang pour l’attester. Qu’ont-ils donc découvert ? Un secret de vie ; aimer, c’est faire vivre autrui. Aimer c’est donner la vie. Et ce secret, tel la petite graine, c’est l’espérance pascale placée au fond du cœur de l’homme.
+ Dominique Rey
Pâques 2005
Publié le 06.04.2005.
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