Sœur André souffle ses 118 bougies

Doyenne de France et d’Europe, mais aussi vice-doyenne de l’Humanité, Sœur André souffle aujourd’hui ses 118 bougies. La plus ancienne religieuse du monde nous apprend par son expérience à offrir nos vies à l’amour de Dieu et à nous donner à lui dans le service de son prochain.

Un parcours de vie atypique

Née dans une famille protestante à Alès dans le Gard, le 11 février 1904, Sœur André s’est convertie et a été baptisée à ses 26 ans. Elle fut d’abord institutrice et gouvernante avant de devenir religieuse chez les Filles de la Charité à 41 ans. Le Seigneur l’a ensuite conduite à s’occuper d’enfants et d’orphelins à Vichy avant de se mettre au service de ses aînés, pendant 30 ans, dans un EHPAD aux Marches en Savoie. Sœur Andrée est enfin arrivée en 2009 à l’EHPAD Sainte-Catherine Labouré de Toulon où elle continue sa vie de prière.

Une vie traversée par la prière

Chaque jour, Sœur André assiste à l’Eucharistie. Celle qui s’occupait de la sacristie et qui veillait à ce que la chapelle soit bien fleurie, le rappelle souvent : « C’est le principal. Il faut participer à la messe, car c’est le seul moyen d’être à côté de Jésus ». Fidèle à son exhortation : « aimons-nous les uns les autres, arrêtons de nous battre », elle prie pour la paix et l’amour à chaque messe. Elle récite également le Chapelet avec les sœurs de sa communauté. Dans la prière, elle trouve des ressources et un moyen de dorloter les gens et plus particulièrement les malheureux. C’est son activité préférée. Très régulièrement la sœur rappelle ce besoin de s’occuper des plus pauvres d’entre nous. Et elle rayonne de joie lorsqu’elle apprend que telle ou telle personne politique se préoccupe de la pauvreté.

Une mémoire éclairante

On entend parfois que le temps passant, la prière nous rend transparents à Dieu et laisse paraître une clarté dans son histoire… C’est le cas pour Sœur André. Elle partage avec beaucoup de lumière son histoire. Elle parle souvent des souvenirs familiaux comme ceux de sa petite enfance avec ses frères qui faisaient son bonheur. Il y avait entre autres André, ce frère aîné qui était très chamboulé par sa conversion, et dont elle a pris le nom en souvenir lorsqu’elle est entrée dans les ordres. Mais au-delà de tout, sa vie donnée à Dieu au service des autres reste sa première mémoire. Elle encourage les jeunes adultes d’aujourd’hui à se former pour servir en prenant souci des plus petits. Elle invite aussi à développer la bienveillance envers les autres. Sa grande simplicité et son très grand humour font d’elle un pilier de sa famille et de ses amis proches. D’anciens collègues de travail ou les enfants dont elle s’occupait se joignent régulièrement à ses proches pour prendre de ses nouvelles ou lui rendre visite dans le jardin de la résidence où elle aime sentir le parfum des fleurs. Tous parlent d’une sœur qui a beaucoup de pédagogie et un grand sens du soin.

écrit par Maxime BENTZ