Soeur Emmanuelle, le temps du plus grand amour

Dernier spectacle de Françoise Thuriès mis en scène par Michaël Lonsdale.

Comme le titre le laisse entendre, il s’agit d’une biographie de soeur Emmanuelle qui était aussi mondialement connue que sa liberté de ton.

Ce spectacle est une vraie performance : dans des lumières fixes et sans bande sonore, avec pour tout décor deux chaises, autant de bancs et un tapis, Françoise Thuriès [[Élève de Georges Chamarat et Jean-Laurent Cochet au Conservatoire national d’art dramatique, Françoise Thuriès a interprété de nombreux rôles au théâtre, parmi lesquels :
– Maria Lebiadkine dans Les Possédés de Dostoïevski
– Nastassia Philippovna dans L’Idiot de Dostoïevski
– Trois Phèdre (Euripide, Racine et Ritsos)
– Lady Anne dans Richard III de Shakespeare
– Thérèse d’Avila, d’après ses écrits.

Elle a travaillé notamment avec Robert Hossein, Michel Cacoyannis, Denis Llorca, Jacques Mauclair, Jean-Pierre Micquel et Françoise Seigner..]] capte son public et ne le lâche pas.

Elle a pris comme matière première le livre posthume de sœur Emmanuelle en tentant, malgré les coupes inévitables, de rester fidèle à son esprit.

A travers le ton de sa voix et une mise en scène limitée par la configuration particulière du lieu (une crypte magnifique qui commande une scène plus large que profonde), c’est toute une vie qui la traverse, avec ses moments d’enthousiasme, de doute, de colère, et bien souvent d’action de grâce…

En 1h30, Françoise Thuriès nous fait découvrir la chiffonnière du Caire. Son enfance poignardée par la noyade de son père, une adolescence torturée par le désir de séduire, les premiers appels divins, l’entrée en religions et l’envoi en mission.

Grâce à la mise en scène épurée de Michaël Lonsdale, sans décor et sous de lumières simples, le spectateur se concentre sur cette vie au service des pauvres. Ses révoltes et son don total qui l’avaient rendue si populaire n’échappent pas à cette évocation remarquable et souvent amusante.