Sœur André, doyenne de l’Europe : un modèle de fidélité et de charité
« Dans les vieillards, se trouve la sagesse » (Job 12, 12). L’EHPAD Sainte Catherine Labouré de Toulon prend des airs de fête aujourd’hui pour célébrer les 116 ans de sœur André, doyenne de l’Europe et vice-doyenne de l’humanité. Les journalistes se pressent pour entourer la star du jour qui, malgré sa cécité et son handicap physique, conserve toute sa verve et délivre un message empli de sagesse.
Un chemin qui traverse le XXe siècle
Née en 1904 à Alès (Gard), Lucile Randon, de son vrai nom, connaît les guerres, voit défiler les présidents et les papes. Elle reste marquée par l’héroïsme de ses frères engagés très jeunes pendant la guerre de 14. Et qui reviennent tous deux en vie. « C’était très rare : dans les familles, il y avait plutôt deux morts que deux vivants », raconte-t-elle aux journalistes présents.
Pleine de gratitude pour son aîné, André, elle choisit son prénom lorsqu’elle prend, à 40 ans passés, le voile des Filles de la Charité de saint Vincent de Paul. Émue, sœur André confie : « Il était à la fois mon père et ma mère ; il me couvait. »
Une vie donnée aux autres
Un temps gouvernante et institutrice dans des familles aisées, elle garde une affection particulière pour les enfants. Face aux élèves de l’Institut Notre-Dame venus chanter pour elle un chant à l’Esprit saint, elle évoque ainsi sa mission pendant 31 ans à l’hôpital de Vichy (Allier) : « J’avais 40 enfants : 20 filles et 20 garçons qui ne mangeaient pas à leur faim et avaient été abandonnés, car leurs parents n’avaient plus rien à leur donner. L’hôpital les a donc recueillis. On m’a ensuite confié des grands-mères ».
Aujourd’hui, elle admet souffrir de sa dépendance physique complète qui l’oblige à recevoir plus qu’à donner : « Ce n’est pas drôle pour moi… J’aime mieux servir les autres que me faire servir ! » Heureusement, son bonheur quotidien est de « pouvoir encore prier ».
Un beau témoignage pour le monde
Au micro de RCF, Mgr Dominique Rey évoque ce beau témoignage de fidélité : « Elle garde une intacte confiance en Dieu. Elle a une capacité relationnelle qui est magnifique ! C’est à la fin de la vie que l’on mesure la qualité d’un être. Malgré son handicap, sœur André a le désir d’être présente aux autres. »
Sœur Marie-Pierre, qui s’occupe d’elle au quotidien, s’exclame, admirative : « Elle a su résister à toutes les tempêtes de la vie ! », puis évoque avec tendresse son « caractère bien trempé ».
Avant de monter se préparer pour la messe, sœur André adresse un dernier message à la jeunesse qui l’entoure : « Mes enfants soyez généreux, saints, courageux. Donnez votre cœur autour de vous et vous ferez des heureux. »
L’heure de la messe sonne. Mgr Rey la célèbre en action de grâces pour toutes ces années données au Seigneur.
La salle à manger se vide peu à peu. Les voix enfantines semblent pourtant résonner dans les lieux : « Esprit de lumière, Esprit créateur, restaure en nous la joie, le feu, l’Espérance. Affermis nos âmes, ranime nos cœurs pour témoigner de ton amour immense ».
Merci sœur André pour votre beau témoignage de vie et de foi !
écrit par Lætitia d’Hérouville
Publié le 11.02.2020.
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