Retraite à Lérins, un chemin d’espérance après la perte de son époux(se)

Après avoir tous deux traversé à 29 ans la souffrance du veuvage, Alain et Delphine se sont rencontrés et se sont mariés. De cette douloureuse épreuve, ils ont su puiser des forces pour aider les jeunes veufs et veuves à retrouver un chemin d’Espérance en proposant des retraites. Après le décès d’Alain en juin 2024, Delphine a décidé de poursuivre ce chemin qu’ils avaient tracé ensemble. La prochaine retraite aura lieu à l’abbaye de Lérins du 17 au 19 octobre 2025.

Alain et Delphine Pajot s’étaient rencontrés il y a 20 ans. Ils ont vécu entre la région parisienne et la Provence, et ont eu 4 enfants. À 29 ans, ils sont tous les deux devenus veufs. Dans cette épreuve, chacun a eu le sentiment d’être particulièrement seul et a peiné à obtenir une aide concrète pour avancer et se reconstruire. De ce constat et forts de leur expérience respective, ils ont décidé de mettre leur vécu à profit pour accompagner les personnes vivant la souffrance du veuvage. « C’est un véritable élan d’aide à l’autre. On s’est simplement rendu compte que l’on a un vécu qui pouvait apporter », nous confie Delphine.

Après avoir assuré des groupes de parole dans leur paroisse durant quelques années, Alain et Delphine ont dégagé plus de temps de leur travail pour organiser des retraites partout en France, avec l’aide de Fondacio, un mouvement international de laïcs chrétiens. « On a reçu un appel et on y a répondu », témoignait Alain.

Des retraites pour-suivre le chemin

Ces quelques jours de retraite visent avant tout à être un temps de consolation permettant à des personnes en veuvage précoce, c’est-à-dire moins de 55 ans, de se rencontrer, de partager leurs souffrances et leur vécu proche, et ainsi se sentir moins seules. « Un veuvage est toujours trop tôt, mais cet âge permet à des parents de se retrouver, avec un partage et une compréhension mutuelle plus approfondie que pour des personnes plus âgées », raconte Delphine. « Cette proximité de personnes qui ont vécu des choses proches est fondamentale. C’est un temps déterminant. Nous sommes beaucoup en écoute active et c’est très important de laisser s’exprimer les choses », avait expliqué Alain.

Durant ce week-end, de nombreuses thématiques sont abordées (enfants, famille, objets, cimetière, solitude, redécouvrir une identité, aimer de nouveau, etc.) au travers d’ateliers avant tout personnels, mais aussi en petits groupes, ainsi que des enseignements. Durant la première journée, les pèlerins sont invités à déposer tous leurs fardeaux tandis que durant la deuxième, ils vont essayer de redonner un nouvel élan à leur vie.

Les accompagnateurs sont constitués de Delphine, ainsi que de Laure Leslé, une personne spécialiste du deuil qui anime des formations et travaille avec le service catholique des funérailles, de Tanguy Châtel, sociologue spécialiste du deuil en fin de vie, et de Frère Marie et des moines de l’Abbaye également toujours présents, pour délivrer les sacrements et porter dans la prière, mais aussi en tant qu’écoutants. « Il y a aussi un vrai besoin spirituel. On a des témoignages de personnes qui ont été renforcées dans leur foi après ces retraites qui sont à la fois spirituelles, mais aussi un soutien pour la vie de tous les jours », déclare Delphine.

Cette huitième édition « pour-suivre le chemin » aura lieu à Lérins. Pour Alain, beaucoup de choses sur cette île étaient propices à faire (re)jaillir la vie, comme en témoigne le grand pin devant l’abbaye : « Il a été abimé, coupé dans son tronc et il a poussé sur le côté. Ça nous parle énormément : c’est la vie qui est brisée, mais qui rejaillit sur le côté ; cette petite branche qui repart », observait-il.

> Informations/inscriptions : Delphine Pajot, 06 19 81 32 48  – poursuivrelechemin@gmail.com

> Retrouvez la retraite sur l’agenda diocésain : une-retraite-aux-lerins-pour-se-relever-dune-veuvage-precoce

> Retrouvez le site de la retraite : fondacio.fr/proposition/veuvage-precoce-poursuivre-le-chemin-sur-lile-de-lerins