Retour sur la retraite « pour-suivre le chemin »

La retraite à l’abbaye de Lérins « pour-suivre le chemin » s’est déroulée du 17 au 19 octobre. Ces quelques jours de retraite visent avant tout à être un temps de consolation, permettant à des personnes en veuvage précoce, c’est-à-dire moins de 55 ans, de se rencontrer, de partager leurs souffrances et leur vécu, et ainsi se sentir moins seules.

Lors de ce week-end organisé avec l’aide de Fondacio, un mouvement international de laïcs chrétiens, « beaucoup ont exprimé leur grande gratitude, et sont repartis rechargés d’une belle énergie, avec beaucoup de choses qui ont bougé en eux, leur ont fait sauter des blocages, poursuivant leur chemin « plus légers ». L’accueil des moines a été exceptionnel, beaucoup témoignent de l’apport de leur écoute et de leurs prières dans ce lieu incroyable qu’est l’île de Saint-Honorat, près de Cannes » , partage Delphine Pajot, fondatrice et organisatrice de la retraite.

Témoignage de Bérangère, une participante

« Me voici dans le train retour après quelques jours passés à Cannes. Un sas salutaire avant la reprise d’un quotidien intense. J’aimerais revenir sur ce week-end passé à Saint-Honorat, où je crois pouvoir dire que nous avons laissé, pour beaucoup d’entre nous, une petite part de nous-même. À l’arrivée vendredi, je ne m’attendais à rien. Je n’avais pas de souhaits particuliers, juste le besoin de poser, un peu (beaucoup !) ma lourde fatigue, et tenter de trouver par l’échange, des clés pour avancer un peu.

Le décès en 2024 de Xavier, m’a laissé exsangue. J’envisageais la suite de ma vie comme une simple survie vide, emballée dans un sourire forcé pour rassurer mes proches et surtout mes enfants. Une survie interminable et coûteuse. Et la retraite à Lérins a tout emporté. Le subtil mélange de témoignages, d’ateliers, de théorie, d’offices religieux et de gestes symboliques forts ont commencé à faire valser mes certitudes avant de définitivement les emporter avec douceur. Je rentre reposée mais surtout confiante, rassurée de constater que, malgré moi et avec douceur, le Seigneur a œuvré depuis la mort de mon mari. Que grâce à la communion des saints, et surtout avec la force et le courage de Xavier, j’ai déjà beaucoup avancé.

Je quitte Cannes plus légère. J’ai laissé derrière moi la partie trop lourde d’un chagrin sans fond. Je garde dans mon cœur, l’héritage précieux de cet amour si grand. Un amour plus fort que la mort, qui continuera de me porter dans mes projets, qui me permet aujourd’hui de pouvoir dire que je reviens dans le monde des vivants.

Aucun merci ne serait assez puissant mais je tiens à l’écrire quand même : « merci ». Oui, merci de poursuivre le chemin débuté avec Alain (mari de Delphine, que j’ai senti à nos côtés ce week-end) pour nous, pour tous ceux qui souffrent tant. Je me permets d’embrasser Delphine, ainsi que Tanguy et Laure. Leurs regards bienveillants, remplis de tendresse, et leurs apports théoriques ont été très précieux pendant ces deux jours », confie Bérangère.

> La retraite en images

> Pour joindre Delphine Pajot : 06 19 81 32 48  – poursuivrelechemin@gmail.com

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