Qu’y a-t-il sous le sol de la basilique de Saint-Maximin ? Des résultats étonnants
Début juin, des chercheurs du CNRS se sont rendus à la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume pour réaliser une radiographie des sols à visée archéologique. Les résultats à peine publiés sont prometteurs et ouvrent le champ des hypothèses quant à la vie du site et son importance cultuelle bien avant la construction de la basilique au XIIIe siècle.
On pouvait s’attendre à tout, comme à rien. L’abbé Stéphane Morin, archiviste diocésain à l’origine de la demande de recherche, avait d’ailleurs émis diverses possibilités (liens entre la crypte et le sud de la basilique, tombeaux non référencés, fondations d’églises plus anciennes ou encore autres cryptes), et même les moins probantes.
« Si cette prospection n’amenait aucun résultat concluant, ce serait tout de même un nouvel élément dans la compréhension de ce site » nous avait-il alors expliqué, avant le lancement de l’étude.
Mise en place du matériel pour la prospection radiographique, © Archives diocésaines. Retrouvez l’ensemble des photographies de l’étude en cliquant ici.
Qu’en est-il à présent ? Quels éléments le CNRS a-t-il pu mettre en lumière ?
Grâce à une technologie de radiographie par hautes et moyennes fréquences, plusieurs zones ont été sondées, de 0 à 2 mètres en dessous du sol : l’intérieur de la basilique, la place Charles d’Anjou, la place en face de la mairie annexe. À ces endroits, de nombreuses « anomalies » ont été détectées.
Et si via cette méthode on ne peut déduire avec exactitude la nature et l’utilisation des cavités perçues, plusieurs hypothèses sont néanmoins avancées.
La crypte déjà connue devait faire partie d’un complexe plus grand, même si les extensions perceptibles semblent avoir été comblées avec des gravats. L’une d’elles menait d’ailleurs à l’extérieur de l’église.
Sous la nef, il semble aussi y avoir une galerie conséquente en forme de croix, liée à la crypte par un autre « couloir ». Sur le côté ouest de la nef, on peut observer une anomalie semi-circulaire, ressemblant à l’architecture d’une église romane.
Enfin, de plus petites anomalies suggèrent la présence de caveaux.
Image radiographique des sols de la basilique, sous 1m (Rapport du GEOPS – CNRS)
Ces éléments nous permettent de progresser dans la connaissance du site et la genèse des bâtiments. L’ensemble des réseaux de galeries, leur forme et leur connexion permettent de poser des hypothèses, car cette disposition n’est pas inconnue des archéologues.
Ainsi, comme pour les sites de pèlerins des premiers siècles, il est possible qu’il s’agisse d’un complexe religieux avec des chemins de vénération, empruntés par des fidèles venus visiter le corps d’un saint et faire une procession autour de lui.
Les nouvelles données recueillies viennent enrichir notre connaissance du site de la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume. Mieux encore, elles ne sont pas en contradiction avec les hypothèses précédemment évoquées d’un culte ancien autour de la crypte. D’autres fouilles, si elles sont acceptées, permettraient peut-être alors de lever le mystère.
écrit par Virginie Marrocq
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Publié le 27.07.2021.
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