Quand la Providence conduit deux étudiantes parisiennes à servir les plus pauvres dans le Var
« Après cinq années d’études supérieures exigeantes dans un milieu superficiel, nous avions besoin de respirer et de retrouver l’authenticité de relations simples ! » Fraîchement diplômées de la même école parisienne, Jeanne et Sixtine rêvent de partir à l’aventure avant de se lancer dans le monde du travail, et montent ensemble le projet d’un pèlerinage à vélo vers Jérusalem qu’elles imaginent déjà jalonné de belles rencontres improvisées. C’était sans compter la fermeture des frontières à cause de l’épidémie de Covid-19. Après de multiples rebondissements, elles quittent mi-octobre Versailles pour Rome, bien décidées à loger chez l’habitant et à découvrir de nouveaux horizons. Le confinement va venir bouleverser leurs plans et les arrêter à Toulon pour se mettre au service de la Diaconie du diocèse. Rencontre avec de drôles de bénévoles…
Tous les chemins mènent à… Toulon !
Avec le recul, Jeanne raconte, amusée : « C’est bien simple, la moindre chose que nous programmions se déprogrammait par la suite ! Une fois Jérusalem annulé, nous voulions partir à Rome et avions mis un mois à fabriquer des vélos sur-mesure avec des pièces de récupération. Mais la veille du départ, j’ai déclaré les symptômes du Covid dont j’ai mis 15 jours à me remettre. Nous sommes finalement parties sur les petites routes, nous arrêtant dans les villages, passant des moments forts à Vézelay avec les sœurs et à Paray-le-Monial dans la chapelle de la Visitation. Nous avons fait des rencontres fabuleuses, apprenant à vivre l’instant présent, tout en ayant la sensation d’être attendues partout où on allait. Par exemple, quand ma pédale s’est cassée, nous sommes tombées quelques minutes plus tard totalement par hasard sur un mécanicien pour vélos dans un minuscule village. Improbable ! En apprenant le confinement, nous avons choisi d’aller à Toulon voir mon parrain, Mgr Dominique Rey, pour nous mettre au service des plus pauvres. »
Prendre le temps de la rencontre
Logées à Solliès-Toucas au milieu des montagnes, Jeanne et Sixtine se rendent à vélo vers les différents lieux de missions confiés par Gilles Rebêche, diacre et délégué diocésain à la Diaconie. Préparation de repas à l’association Jéricho à Toulon, aménagement du jardin solidaire à La Castille pour les personnes en réinsertion sociale, distribution de repas dans les hôtels hébergeant des sans-abri à Solliès-Pont, service avec les sœurs brésiliennes de la Fraternité Pauvres de Jésus-Christ… Les besoins sont nombreux. Le public varié. Les échanges marquants. « Nous prenons vraiment le temps de la rencontre, avec humilité. Nul besoin de longs discours pour approcher la pauvreté : nous apprenons à nous asseoir et à nous mettre à l’écoute. Chacun a une histoire à raconter. Certains peuvent paraître fous, mais finalement personne n’est dans la norme ici, et cela fait du bien ! Nous gagnons en simplicité. »
Car les jeunes femmes l’ont bien compris, la Providence les a menées jusqu’ici. Jeanne confie : « Nous vivons ce temps comme un cadeau. En passant d’un extrême à l’autre, nous avons remis nos valeurs au centre de notre quotidien. Les bénévoles que nous rencontrons se donnent sans compter et nous inspirent par leur vie de prière et de charité très concrète. Pour ma part, j’ai senti un appel à travailler dans le domaine social. Et à m’installer dans la région ! »
écrit par Lætitia d’Hérouville
Publié le 03.12.2020.
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