Les Bravades, une tradition varoise incontournable
D’abord à Fréjus, puis à Ste Maxime et enfin à St Tropez, les bravades ont fait leur grand retour ! Cette tradition pluriséculaire provençale a marqué l’actualité des dernières semaines sur la côte. Cela nous laisse l’occasion de redécouvrir ces fêtes patronales…
Certains pourraient penser qu’elles ne sont que de simples fêtes folkloriques, mais la réalité est tout autre, et les Varois le savent… Pour preuve, le poète provençal Frédéric Mistral, nous en parle dans son dictionnaire Lou Trésor dôu Felibrige : « la Bravado consiste en décharges de mousquetterie qu’on fait solennellement et processionnellement un jour de fête en l’honneur de quelqu’un. » Les bravades sont des fêtes votives qui Tirent leur origine de processions pieuses de reliques de saints, que les habitants suivaient armés de fusils, pour les protéger d’éventuelles attaques, de brigands notamment. Elles existent depuis plusieurs siècles et sont intrinsèquement liées à l’histoire des villes qui les célèbrent. Acte de religiosité populaire, ces fêtes rassemblent aujourd’hui plusieurs centaines voire des milliers de personnes autour du saint patron de la ville concernée. Toutes les sensibilités politiques et associatives sont représentées. C’est un moment de communion qui ne se raconte pas, mais qui s’expérimente : pendant plusieurs jours, les habitants vivent au rythme des processions et danses qui accompagnent, au son des tirs de tromblons ou des fusils, les reliques du saint à travers les rues jusqu’à l’église pour la messe solennelle en sa mémoire. À cette occasion, beaucoup revêtent les mises traditionnelles provençales ou des tenues aux couleurs de la ville, affirmant ainsi haut et fort leur identité, à laquelle ils sont attachés.
Une bravade, une identité et une histoire
Toutes les Bravades ne se célèbrent pas de la même manière et chacune a ses spécificités. À Fréjus, cette célébration existe depuis 1720. Tous les troisièmes dimanches de Pâques, on fête st François de Paule pour avoir sauvé la ville de la peste. De leur côté, les Tropéziens célèbrent leur glorieux passé militaire ainsi que leur profonde dévotion pour st Tropez, un martyr dont le corps arriva dans une barque sur les rivages de la ville. Chaque lundi de Pâques, le Conseil Municipal procède à l’élection d’un capitaine de ville. Celui-ci a la charge de coordonner les processions et se trouve à la tête de la bravade. Enfin, à Ste-Maxime, on rend hommage à celle qui refusa richesse et gloire pour se donner à Dieu et prier pour les âmes. Elle fut donnée comme exemple à suivre. Au cours du XIème siècle, la fête de sainte Maxime était célébrée dans la chapelle du prieuré que les moines de Lérins possédaient dans la commune. En 1774, l’évêque de Fréjus scella des reliques de la sainte dans un buste sculpté à son effigie. Cela marqua le début des bravades de la ville. À cette occasion, les commerçants qui le souhaitent préparent un autel pour accueillir les saintes reliques. Lors de leur passage, les bravadeurs s’arrêtent alors pour saluer les reliques : coups de tromblons, chants, etc.
Pendant quelques jours, c’est une explosion d’enthousiasme et de joie qui anime les côtes varoises et qui permettent à certaines personnes de retrouver ou de découvrir un lien avec la foi.
écrit par Maxime Bentz
Publié le 27.05.2022.
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