L’église de Sainte-Maxime choisit l’option verte (et c’est une première dans le Var)
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Le père Rède a décidé de répondre à l’appel du Pape, invitant les hommes d’église à une démarche environnementale. C’est le premier prêtre catholique du Var à engager sa paroisse.
« La terre, notre maison commune, est comme une sœur avec laquelle nous partageons l’existence, et comme une mère, belle, qui nous accueille à bras ouverts ».
Cette phrase de Saint-François citée par le pape dans son encyclique Laudato Si a été un véritable déclic pour Stéphane Rède, le curé de la paroisse de Sainte-Maxime : « Dans cet appel du pape à nous engager dans une démarche environnementale, j’ai vu quelque chose de prophétique, de fondateur. Pour moi, il ne s’adresse pas qu’aux catholiques mais à tous les hommes et les femmes de bonne volonté, désireux de préserver leur planète. Chacun peut faire quelque chose à son niveau ».
« Une conversion écologique »
Et c’est pour respecter cet engagement que Stéphane Rède s’est inscrit dans le programme « Église verte ».
Un projet porté par les trois communautés chrétiennes (protestants, catholiques et orthodoxes) pour « une conversion écologique de l’église ».
« C’était la meilleure façon de répondre à l’encyclique du Pape. Quand je l’ai lu il y a trois ans, j’ai eu l’intuition qu’il y avait quelque chose à faire. Et l’an dernier, lorsque j’ai pris mes fonctions à la tête de la paroisse, je me suis lancé ».
À ce jour, sur les dizaines de milliers de communautés qui existent en France, seules 120 sont engagées dans ce label environnemental. Parmi lesquelles la paroisse de Sainte-Maxime, l’une des deux premières du Var, avec le monastère orthodoxe de Lorgues.
Un écodiagnostic sur cinq thèmes
C’est en mars dernier que le père Rède a réalisé ses premières actions environnementales. « Ma première démarche s’est portée sur des enseignements aux adultes. Pendant le Carême, j’ai donné une conférence par semaine, basée sur les six chapitres développés dans l’encyclique du Pape. Le but était de faire comprendre que, de la même façon que les États l’avaient fait lors de la COP 21, les chrétiens devaient eux aussi s’engager De 15 personnes le premier soir, nous avons fini à près de 50 la dernière semaine ».
Fort de ce premier succès, le curé a multiplié les initiatives dans son presbytère, afin d’obtenir le label « Église verte ». Un titre qui repose sur un écodiagnostic, une liste de critères basés sur cinq thèmes : célébrations et catéchèse, bâtiments, terrain, engagement local et global et modes de vie.
Des démarches responsables
« Nous avons augmenté et initié le tri sélectif, remplacé les ampoules ordinaires du presbytère par des lampes à basse consommation, engagé une réflexion sur une alternative au chauffage de nos locaux, actuellement au fuel. Enfin, nous avons lancé une production locale de légumes, afin de respecter le principe du circuit court, sans utiliser de produits chimiques ».
Mais au-delà de cet aspect pratique, l’homme d’église veut changer les mentalités. Pour cela, il s’est inscrit dans une démarche plus pérenne, celle de la transmission: « Les thèmes environnementaux sont largement développés lors des catéchèses. J’y fais également régulièrement référence lors de mes homélies. Ce fut le cas lors de la grand-messe de la fête des vendanges en septembre dernier ».
Le père Stéphane Rède a également commandé une centaine d’encycliques qu’il compte vendre aux paroissiens « et à toutes les personnes sensibles à la sauvegarde de la planète ».
Une révolution spirituelle ?
En quelques mois, le constat est positif : « Un certain nombre de personnes me suivent et pas seulement des paroissiens. Les lignes bougent ».
L’obtention du label « Église verte » ne sera qu’une première étape dans le tournant écologique de la paroisse de Sainte-Maxime.
« Le programme comporte plusieurs niveaux d’engagements, nous encourageant à aller de plus en plus loin dans nos démarches ».
À l’image de l’écologiste Yann Arthus-Bertrand – qui a illustré l’encyclique et expliqué : « Je ne suis pas croyant mais je reconnais que le texte du Pape est révolutionnaire. La révolution écologique sera spirituelle » – le curé de Sainte-Maxime a planté les premières graines d’un mouvement qu’il espère bien voir prospérer.
Une nouvelle façon d’aborder la fonction
Depuis sa prise de fonction il y a un an, le père Stéphane Rède multiplie les démarches au profit de sa paroisse.
Et le dynamisme de cet homme d’église de 42 ans fait ses preuves.
C’est ainsi qu’en début d’année, le curé a lancé une cagnotte auprès de ses paroissiens, afin de financer des travaux dans les quatre bâtiments paroissiaux, pour un montant total de 26 600 €.
À grands renforts de panneaux, représentant un baromètre gradué de chiffres pour suivre le niveau de dons versés, le curé est en passe de réussir son pari : « Il manque 2 000 € et les dons continuent d’arriver. Même de personnes ne fréquentant pas l’église ».
Depuis quelques mois, le père Rède s’est également associé au cinéma Pagnol, afin d’animer, une fois par trimestre, des conférences autour d’un film.
« Si le premier long-métrage était consacré au Pape, les films ne sont pas forcément directement liés à la religion ». Résultat, les séances font le plein.
Une façon novatrice d’aborder sa fonction d’homme d’église, qui lui permet de toucher un public bien plus large que ses seuls fidèles.
Publié le 06.11.2018.
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