Laurent Gay, ancien toxicomane pendant 15 ans : « Dieu a fait pour moi des miracles »
Troubadour d’espérance, Laurent Gay sillonne les routes pour témoigner, dans les écoles, les groupes de prière et les prisons, de son parcours de résurrection.
Jeune, il connaît l’enfer de la drogue et des bandes organisées dans les cités. A 24 ans, il se retrouve derrière les barreaux à cause d’un règlement de compte, qui tourne mal, et y apprend sa séropositivité. Alors qu’il touche le fond et pense au suicide, ce non-croyant crie sa détresse vers Dieu du fond de sa cellule. Et fait une rencontre qui va progressivement changer le cours de sa vie…
Vous déclarez voir le visage de Dieu, alors que vous êtes en prison et au bord du suicide. Sans être croyant, comment cette image vient rejoindre ce que vous traversez ?
J’ai vu intérieurement ce visage à un moment, où je voulais mourir. C’était un visage très marqué, très sombre, comme un fantôme, mais en le voyant, j’ai ressenti une paix inexplicable. J’ai cru que c’était le visage du Christ. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Cela a mis un baume dans mon cœur.
Quelques années plus tard, j’ai failli tomber à la renverse en retrouvant ce même visage sur une photo lors d’un séjour dans la communauté des Béatitudes. Une religieuse, à qui j’avais demandé des explications, m’a répondu que c’était la Sainte Face du Christ.
Avec le recul du chrétien que je suis devenu, je pense que le Seigneur est venu me rejoindre par sa mort et sa résurrection à travers l’image du linceul. Il m’a rejoint avec sa lumière au milieu de ma souffrance. Il a déchiré le voile de la mort.
Vous parlez du regard du Christ apparu en prison. Pour vous, le regard est-il essentiel dans la vie du chrétien ?
A ma sortie de prison, ce qui a été terrible dans mon chemin de foi est que j’entrais dans les églises pour crier ma révolte, mais à aucun moment, je n’ai senti le regard d’amour du chrétien. Si je témoigne aujourd’hui, c’est parce que je suis sûr qu’il y a de nombreuses personnes, qui ont eu une expérience mystique, mais qui n’ont ensuite jamais rencontré de chrétiens pour leur parler de l’amour de Dieu. Je crois que l’on peut relever quelqu’un dans un regard et changer une vie, surtout dans une église.
Pourquoi revenir dans ces églises, alors que vous aviez l’impression que rien ne changeait dans votre quotidien ?
La révolte me faisait revenir, car je ne comprenais rien à ce qui m’arrivait. Pourquoi Dieu ne m’avait-il pas laissé partir ? Quelque chose m’accrochait à la vie malgré moi. Je vivais un combat permanent. J’avais envie de tout plaquer, mais en même temps, je restais interdit devant le silence de Jésus sur la croix. Le Christ m’attirait à chaque fois.
Comment Dieu est-il venu vous libérer ? Ce chemin a-t-il été long ?
En prison, j’ai été libéré d’un poids de mort qui m’habitait, mais le chemin de guérison a duré 5 ans. Ma conversion ne s’est pas faite d’un coup de baguette magique ! Elle est passée par la rencontre d’un visiteur de malades qui est venu me parler de Jésus à l’hôpital, puis par un long séjour dans la communauté des Béatitudes qui accompagnait des malades en fin de vie. J’ai ressenti une véritable liberté au moment, où j’ai donné mon oui total. J’ai alors été guéri instantanément de 15 ans de dépendance à la drogue.
Quel message souhaitez-vous délivrer aujourd’hui ?
Je peux témoigner que rien n’est impossible à Dieu. Il a comblé mon cœur au-delà de toute espérance. Aujourd’hui, j’ai une femme et deux enfants merveilleux. Les épreuves, que j’ai traversées, me permettent de me donner à fond dans une mission de prévention auprès des jeunes. J’aime ce que je fais. Car comme le disait Don Bosco : « les jeunes sont la partie la plus délicate et la plus précieuse de la société ». Même si l’amour de Dieu est totalement gratuit, je me sens tellement redevable : Dieu a fait pour moi des miracles !
propos recueillis par Lætitia d’Hérouville
Pour en savoir plus :
- Arraché à l’enfer de Laurent Gay (Éditions des Béatitudes)
- Troubadour d’espérance de Laurent Gay (Éditions des Béatitudes)
- Laurent Gay se déplace dans les collèges et les lycées pour des conférences sur “Les conduites addictives”. Il est intervenu fin septembre à l’Institution Notre-Dame à Toulon. Contact sur son site.
Publié le 12.10.2020.
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