Inconstitutionnalité ?
La future loi qui légalisera l’union de paires homosexuelles est-elle inconstitutionnelle ?
Par Philippe Conte, commission environnement de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon
Une famille nouvelle, artificiellement modifiée.
La novation que constitue la légalisation de ce type d’union engendre un bouleversement d’une ampleur sans précédent par rapport à l’usage général de l’humanité depuis des millénaires. Il ne s’agit pas ici de se prononcer sur les pratiques sexuelles de telle ou telle nature, qui ont probablement toujours existé, mais de l’institution et de la reconnaissance sociale de la famille et donc de la modification de sa forme.
La loi qui est en passe d’être votée inaugurerait une « famille génétiquement modifiée » en laboratoire. Que les partisans de cette mutation soient spécialistes de l’ingénierie sociale et non d’ingénierie génétique ne change pas fondamentalement la problématique : l’homme dans sa « sagesse infinie » pense pouvoir modifier la nature, la création, sans se soucier des conséquences de ses choix, faisant l’hypothèse (pourtant souvent infirmée par l’expérience) que d’un « progrès » ne peut sortir que du bon.
Il est d’ailleurs pour le moins surprenant que les mêmes qui s’indignent des manipulations génétiques du vivant soient les plus ardents promoteurs de cette manipulation sociétale.
Il s’agit en fait d’une véritable manipulation dans laquelle les personnes qui ont des pratiques homosexuelles sont intégralement utilisées, dont la souffrance est intégralement utilisée à des fins qui leur sont largement étrangères ; car c’est la famille en tant qu’institution autonome de l’état qui est en réalité visée. Il s’agit de réduire cet espace d’autonomie et de liberté et de laisser l’individu face à la société seule en mesure de l’instituer membre du genre humain. Hervé MARITON signalait récemment, sur une radio du service publique, la parenté de ce projet avec les anti-utopies d’Orwell et d’Huxley.
Nos ingénieurs sociaux, peu différents en cela des généticiens de Monsanto, ne semblent pas s’émouvoir des signaux nombreux qui montrent abondamment que la plupart de ces novations sociétales ont des effets délétères sur les personnes et tout particulièrement sur leur santé tant physique que mentale. Parallèlement ces innovations ont également un impact néfaste sur la société et l’environnement.
A titre d’exemple, on peut rappeler que la pilule contraceptive a été présentée à l’origine comme l’instrument de libération de la femme. Cet instrument s’est révélé au fils du temps comme un vecteur prépondérant dans l’augmentation de la prévalence du cancer du sein, un tremplin dans la croissance des marges des industries pharmaceutiques, un acteur central dans la pollution des nappes phréatiques et de l’eau potable, ainsi qu’un facteur primordial de la crise démographique qui menace de tuer le système de protection social que nos sociétés ont mis des décennies à construire (voir les précédents numéro de le la lettre de l’OSP).
Pour revenir à ce nouveau modèle familial que nos généticiens sociaux ont cogité, il faut bien voir qu’il doit être imposé à tous (couple hétérosexuels comme paire homosexuelles), il nie la complémentarité d’une mère et d’un père pour y substituer l’équipollence d’un parent 1 et d’un parent 2, avec en filigrane les parents 3 et 4 (donneur de gamète et mère porteuse), voire parent 5 en y incluant le praticien hospitalier qui aura chapeauté l’opération ! Cette situation réduit le petit d’homme à n’être le fils que de la société dans son ensemble, c’est à dire le fils de personne !
Et la constitution, alors ?
L’article 5 de la charte de l’environnement que la réforme de 2004 a intégré dans le socle constitutionnel de notre pays, stipule : « Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage ».
Or quel environnement est plus important que la famille, lieu quotidien de la vie personnelle ? Peut-on changer de fond en comble cet environnement sans mettre « en œuvre des procédures d’évaluation des risque » ? Ne devrait-on pas diligenter des études sur les effets potentiels de cette transformation ?
Quand on sait que toutes les études, tant en France qu’aux États-Unis, montrent que les jeunes homosexuels ont treize fois plus de risque de faire une tentative de suicide que les jeunes hétérosexuels , ne faut-il pas s’assurer que l’éducation dans une de ces familles nouvelles n’expose pas les jeunes enfants à ce risque ?
Ces études sociologiques indépendantes n’existent pas aujourd’hui, aussi il serait logique que dans l’attente, le conseil constitutionnel « retoque » cette loi au motif qu’elle viole l’article 5 de la charte de l’environnement. Pourvu cependant qu’il se trouve assez de parlementaire pour le saisir…
Publié le 04.12.2012.
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