Histoire du diocèse
Depuis leur fondation et jusqu'au XIXe siècle, les diocèses de Fréjus et de Toulon mènent une existence indépendante. Cependant tous deux sont marqués par des figures fortes de l'évangélisation en Provence.

La tradition populaire locale rapporte qu'au Ier siècle, sainte Marie-Madeleine fuit la Palestine et débarque sur les côtes provençales. Elle choisit alors de s'installer dans une grotte à la Sainte-Baume, au cœur du massif des Maures, pour mener une vie de prière et de pénitence pendant près de 30 ans. Sainte Marie-Madeleine est depuis lors considérée comme la patronne de notre Diocèse.
C'est le début de l'histoire sainte du Var et d'une longue série d'évangélisateurs.
Deux diocèses influents dès leur création
Cité romaine datant de la fin du IVe siècle, le diocèse de Fréjus est l'un des plus anciens de France. De grands évêques comme saint Léonce et saint Honorat contribuent à son rayonnement en participant à la fondation de l'abbaye de Lérins. Dans ce même siècle, saint Vincent de Lérins formule des énoncés théologiques repris plus tard dans le Catéchisme de l’Église Catholique, et l’abbaye devient une véritable pépinière de saints et d’évêques.
De son côté, le diocèse de Toulon voit le jour au Ve siècle, à la suite du démembrement de celui d'Arles. Son quatrième évêque, saint Cyprien, marque la ville au point de devenir son saint patron. Disciple, ami et biographe de saint Césaire d'Arles, il défend la foi catholique contre les hérésies de son temps, notamment l’arianisme et le pélagianisme.
Une histoire catholique mouvementée jusqu'au XIXe siècle
Durant le Haut Moyen-Âge, les attaques des Sarrasins sèment la terreur et rompent le fil de l'histoire des deux diocèses. Ces razzias, fréquentes entre le VIIe et le Xe siècle, entraînent un déclin démographique, économique et religieux, si bien que les listes épiscopales de Provence restent presque vides entre 600 et 1000. Une réorganisation s'impose : fondation de collégiales de chanoines réguliers, création de monastères d'hommes et de femmes, construction de nombreuses églises et chapelles.... Les diocèses continuent de se développer chacun de leur côté.
Au XIIe et XIIIe siècles, la Provence connaît de grandes heures : fondation des chartreuses de La Verne et de Montrieux, de l’abbaye cistercienne du Thoronet, et surtout essor du pèlerinage de sainte Marie-Madeleine à la Sainte-Baume et à Saint-Maximin, où Charles II d’Anjou fit édifier la basilique pour abriter ses reliques. Des papes et des saints eux-mêmes vinrent s’y recueillir.
Evêque de Fréjus en 1300, Jacques Duèse devient le pape Jean XXII en 1316 à l'âge de 72 ans. À la même époque, sainte Roseline de Villeneuve devient chartreuse aux Arcs, et saint Louis d’Anjou, fils de Charles II, meurt à Brignoles en 1297 après avoir renoncé à ses droits pour suivre le Christ.
Après les guerres de religion, le diocèse de Toulon devient le théâtre de troubles liés à la querelle entre les jésuites et les jansénistes. Sur fond d'accusations de sorcellerie, le procès Girard-Cadière (1731) et les « convulsionnaires » de Pignans (1736) marquent tous deux l'histoire locale.
Un siècle plus tôt, le 10 août 1519, la Vierge Marie était apparue à Cotignac, un lieu de grâces qui marquera profondément la piété provençale et jusqu’à l’histoire nationale avec la naissance du futur Louis XIV.
Naissance du diocèse de Fréjus-Toulon
Le concordat de 1801 amène la disparition des deux évêchés historiques, absorbés par celui d'Aix. Rétabli en 1822, l'évêché de Fréjus articule alors ceux de Toulon et de Grasse. C'est seulement en 1852, suite à un décret consistorial, que l'évêque de Fréjus peut enfin porter le titre d'évêque de Fréjus et Toulon.
Vendue aux enchères à la suite de la sécularisation des biens ecclésiastiques, l'abbaye Saint-Honorat de Lérins est achetée par l'évêque de Fréjus en 1859 et est placée, encore aujourd'hui, avec l'île de Sainte Marguerite sous la juridiction du diocèse de Fréjus-Toulon.
Le dépeuplement progressif du Haut-Var, l'accroissement de la population côtière, notamment dans l'ère toulonnaise, et le détachement de l'archiprêtré de Grasse en 1886 aboutissent à l'isolement de l'évêché de Fréjus.
Par commodité, le diocèse prend le nom de « diocèse de Fréjus-Toulon » le 28 avril 1957, puis est transféré géographiquement à Toulon le 12 janvier 1958. Ce territoire couvre désormais des portions de sept anciens diocèses : Toulon, Marseille, Aix, Riez, Senez, Grasse et Fréjus.
Le même élan missionnaire d'hier à aujourd'hui
Aujourd’hui notre évêque, monseigneur François Touvet, en communion avec le clergé, les religieux et les fidèles laïcs, poursuit la même mission évangélisatrice des apôtres et des saint de Provence.