Carême pour tous !
Par P. Louis-Marie Guitton, responsable de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon
Le Carême est un temps d’entraînement au combat spirituel, nous y sommes habitués (quoique), mais il revêt un aspect particulier cette année. Il y a bien sûr cette renonciation de Benoît XVI à sa charge, nous rappelant s’il était nécessaire les tempêtes que traverse la barque de Pierre ; il va y avoir le Conclave, qui n’est pas sans susciter force remous et pressions en tous genres ; il y a encore cette loi sur le mariage pour tous.
Le tout est de savoir à quelle profondeur (ou quelle altitude) le chrétien doit se situer. En effet, le risque est grand d’en rester au niveau factuel, purement sociologique, de se complaire dans des commentaires politico-mediatiques stériles et sans fin. Quel lobby a poussé le Pape à démissionner, quel futur Pape, quel prochain buzz pour entretenir la mobilisation des défenseurs du mariage ?…
Il est temps de suivre le Christ au désert, de quitter la logique du monde et d’adopter un autre regard sur les événements… le sien ! Nous ne pourrons pas affirmer sans fin que la question du mariage homosexuel n’a rien de religieux ni de confessionnel. Les Evangiles nous rapportent que Jésus a rejoint ces lieux arides pour y être tenté : il s’y retrouve aux prises avec l’Adversaire. Avec lui, nous sommes plongés dans un combat eschatologique et non pas seulement politique. « Revêtez-vous de l’armure de Dieu, afin de pouvoir résister aux embûches du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre des adversaires de chair et de sang, mais contre les princes, contre les puissances, contre les dominateurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal répandus dans l’air. » (Eph 6, 11-12) La question est : contre qui luttons-nous ? Certainement pas contre une personne précise qui serait à l’origine des ces lois déshumanisantes. Encore moins contre un lobby ou une vaste machination programmée : n’allons pas nous égarer dans les théories hasardeuses du complots. Il ne s’agit pas non plus d’une idéologie aux contours précis et déterminés. Difficile en réalité de définir l’adversaire : cette difficulté à le cerner est une signature !
Qui peut haïr à ce point l’homme, le faire douter de sa propre identité, le troubler si profondément qu’il veuille échapper aux lois de sa propre humanité, sinon une voix qui s’oppose depuis l’origine à celle de son créateur ? La société dite post-moderne est marquée par ce post-humanisme ou trans-humanisme, où n’existent plus que les limites que s’impose l’homme à lui-même. La vie n’étant plus un don mais un matériau disponible, il n’hésitera pas à envisager l’avènement d’un homme amélioré, transformé, croisé avec la machine, tel le cyborg, pâle caricature de l’image de Dieu.
Patiemment, avec amour, Dieu a parlé à l’homme, l’a éduqué, préparé, conduit à découvrir son vrai visage en son propre Fils, Jésus. Les inter-dits formulés dans la Révélation biblique sont précisément des paroles prononcées pour donner la vie. Les paroles sur le mariage et la famille ont culminé avec le rappel de cette image de l’Amour divin inscrit dans l’amour humain. Il a fallu du temps pour redécouvrir la beauté du mariage entre l’homme et la femme, égaux en dignité, la liberté du consentement des époux, l’unicité et l’indissolubilité du lien matrimonial, le caractère sacré et inviolable de la vie !
Refuser les interdits, protecteurs de l’amour et du mariage, refuser qu’une Parole soit dite, c’est rejeter en bloc le mariage et la famille, pierres précieuses pour le monde mises en lumière par la Révélation judéo-chrétienne. Les nouveaux modèles de famille ne sont ni un progrès ni une évolution pour la société, mais de tristes régressions, germes de souffrance et de violence.
Publié le 12.03.2013.
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