Si tu veux la paix, défends la vie !
Cette phrase de la bienheureuse Mère Teresa pourrait à elle seule résumer le Colloque international pour la Vie qui vient d’avoir lieu à Biarritz.
Par le Père Louis-Marie Guitton, responsable de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon
Il ne serait pas exagéré de dire qu’une fois n’est pas coutume, le soleil de l’Evangile de la Vie se lève à l’ouest. En effet, on peut bien parler d’une première au sujet de la Culture de vie dans notre pays. Rarement on avait vu autant d’intervenants engagés à divers titres dans ce domaine réunis pour une conférence en France. C’est à Monseigneur Aillet que l’on doit cette heureuse initiative, qui fera date.
Ce sont près de 800 personnes qui avaient répondu à l’invitation de l’Académie diocésaine pour la vie. Durant ces deux jours de nombreuses personnalités sont intervenues sur le sujet de la défense, la célébration, l’annonce et le service de la vie, depuis sa conception jusqu’à la mort naturelle. Venant d’horizons divers (Russie, Espagne, Canada, Etats-Unis) les intervenants ont pu échanger leurs convictions et leur action concrète en faveur de la vie, spécialement lorsqu’elle est la plus vulnérable. Le cardinal Burke, Préfet du Tribunal de la Signature apostolique, ainsi que de nombreux évêques, dont monseigneur Carrasco de Paola, président de l’Académie pontificale pour la vie, avaient répondu présent. Toutes les conditions étaient réunies pour qu’ait lieu une réflexion apaisée et courageuse sur la Culture de Vie, chère au bienheureux Jean-Paul II.
La preuve a été apportée que l’on pouvait aborder ces questions infiniment délicates de manière sereine, bien loin des caricatures que les opposants à ce colloque avaient imaginées et peut-être… espérées. Nous savons au-devant de quelles difficultés on s’avance lorsque la vie n’est plus considérée comme un don de Dieu, mais comme un simple matériau que l’on peut manipuler à sa guise. Les consciences ont été interpellées par ces deux grands témoins de l’Evangile de la Vie qu’ont été les Bienheureux Jean-Paul II et Mère Teresa, répétant que le plus grand danger menaçant l’humanité aujourd’hui et la paix était l’avortement. En effet, qu’est-ce qui peut m’empêcher de tuer mon frère, s’il est possible d’éliminer si facilement le plus petit ?
Pour autant, le thème du colloque n’a pas été l’avortement, mais s’est articulé autour des moyens d’annoncer l’inviolabilité et le caractère sacré de toute vie humaine : auprès de l’opinion publique, auprès du monde politique, auprès des Institutions internationales, dans les programmes de santé, dans l’éducation, et finalement à tous les hommes de bonne volonté. Des témoignages bouleversants sont venus illustrer les propos des intervenants, nous rappeler que la vie n’est ni une idée ni un concept. La prière n’a pas manqué, parce que l’Evangile de la Vie est d’abord une personne avant d’être une conviction.
Il reste bien des réticences en France, soulignées à l’envie par ceux qui tiennent à se démarquer de ce qu’ils qualifient de « méthodes américaines »… Oui, sans doute, les Etats-Unis ne sont pas la France, mais une grande différence réside peut-être dans la foi vive et audacieuse qui anime bien des acteurs du milieu pro-vie ! L’avocate Rebecca Kiessling, qui a été conçue suite à un viol, puis adoptée, ou bien encore Lila Rose, à peine 25 ans et qui est engagée depuis plus de 10 ans dans la lutte pour la défense de la vie, ont illustré par leurs témoignages que rien n’est impossible à celui qui croit ! Les initiateurs de 40 jours pour la vie, dont l’action a permis le sauvetage de plusieurs milliers de bébés, ont également montré la force de la prière à main nue. C’est Dieu qui donne la victoire !
On retiendra encore de ce colloque le souci d’illustrer et de fonder rationnellement le premier droit de l’homme qui est le droit à la vie. Nulle violence dans le fait de rappeler inlassablement la loi naturelle inscrite dans le cœur de l’homme ! A l’instar de Benoît XVI, les participants auront souligné que les sources du droit sont la nature et la raison. Cette défense et illustration de la raison n’est pas le moindre mérite des personnes impliquées dans la promotion de la culture de vie, face au déchaînement irrationnel des forces de mort. La foi et la raison ont besoin l’une de l’autre et ne doive pas craindre d’entrer dans un dialogue permanent. La foi vient donner à la raison son plein déploiement.
Il y a quelque chose de prophétique dans ces deux journées du Colloque pour la vie. Déjà, les évêques de Bilbao et de San Sebastian avec celui de Bayonne lui ont donné un label, annonçant ainsi qu’un mouvement était lancé. N’allons pas dire trop rapidement que les associations et mouvements français étaient absents… Mais force est de reconnaître que nous devons nous ouvrir à d’autres réalités dans le combat pour la vie : d’autres ont déployé des ressources et des trésors d’ingéniosité au service de l’Evangile de la Vie. Cette touche d’universalité, ou de catholicité, en aura encouragé et stimulé plus d’un, à approfondir sa réflexion, à se former et à s’engager concrètement, sans dire d’abord : « Chez nous, c’est différent… »
Père Louis-Marie Guitton
Publié le 04.12.2012.
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