Evêques de France : une assemblée musclée
Une fois n’est pas coutume, l’Assemblée plénière de la Conférence des Evêques de France réunie à Lourdes du 3 au 8 novembre dernier aura fait du bruit.
Par Falk van Gaver, délégué de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon
Si les évêques de France ont essentiellement abordé des thèmes pastoraux, le contexte « sociétal » ne pouvait les laisser indifférents.
C’est dès le discours d’ouverture du samedi 3 novembre que le Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence, s’est longuement attaqué au projet de loi d’ouverture du mariage civil aux personnes de même sexe : « Contrairement à ce que l’on nous présente, le projet législatif concernant le mariage n’est pas simplement une ouverture généreuse du mariage à de nouvelles catégories de concitoyens, c’est une transformation du mariage qui toucherait tout le monde. Ce ne serait pas le « mariage pour tous » (étrange formule qu’il ne faut sans doute pas prendre au pied de la lettre!). Ce serait le mariage de quelques-uns imposé à tous. »
Le prélat est revenu essentiellement sur le sujet lors de l’homélie du dimanche 4 novembre : « Au nom de quelle sagesse, subitement surgie des désirs particuliers à notre pays et à notre temps, devrait-on rejeter ces acquis de l’humanité ? Faut-il comprendre que l’humanité ne peut progresser qu’en rejetant ses acquis et son histoire ? Quand ces impératifs de la conscience humaine sont contestés et rejetés jusque dans des lois qui définissent les conditions du vivre ensemble, nous ne pouvons pas nous taire. »
Enfin, c’est le même ton incisif lors de son discours de clôture du jeudi 8 novembre dénonçant la « supercherie » du « mariage homosexuel » qui a provoqué la tempête médiatique que l’on sait : « La position très ferme que nous avons prise au sujet de la transformation légale du mariage a suscité bien des remous. Les réactions, plus diversifiées qu’on ne l’imaginait, ont montré un trouble réel de nos concitoyens qui expriment de véritables interrogations sur la pertinence et l’urgence du projet. Les injures publiques et les arguments ad hominem laissent paraître chez certains la difficulté à accepter un véritable débat. Bien sûr, l’accusation d’homophobie est la plus habituelle. Mais dénoncer la supercherie que serait un mariage entre personnes du même sexe n’empêche pas, au contraire, de comprendre le besoin de reconnaissance de personnes homosexuelles, besoin que ce supposé mariage ne satisferait d’ailleurs pas. Une fois encore, nous voulons rappeler les grands absents de cette discussion : les enfants. »
Falk van Gaver
Publié le 04.12.2012.
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