Tourves – D’importants travaux pour rendre à Marie sa chapelle
« Dans une région, où les lieux alentours sont marqués par l’image de sainte Marie-Madeleine, il est étonnant de voir que Tourves est une ville entièrement mariale avec son église principale, l’Annonciade (Annonciation en provençal) et cette chapelle », introduit le père Florian Racine, curé de Saint-Maximin-La Sainte-Baume, également administrateur de la paroisse de Tourves.
Construite en 1867 sur les vestiges d’une ancienne église du XIe siècle déjà dédiée à la Vierge Marie, la chapelle Notre-Dame de la Salette doit sa nouvelle filiation au célèbre lieu d’apparition isérois. Perchée sur une colline, elle accueille alors des pèlerinages, comme en témoigne, aujourd’hui encore, le chemin de croix qui monte vers la chapelle.
Tombée dans l’oubli, elle renaît progressivement de ses cendres grâce à la détermination du père Florian Racine et au travail bénévole d’un entrepreneur passionné, Charles Pache…
Une chapelle à l’abandon
Lorsque le père Florian découvre la chapelle en 2018, les vitraux sont cassés par des jets de pierre et les pigeons nichent dedans. « Gisant sur le sol, les statues avaient leurs têtes coupées, confie-t-il. Cela me faisait penser aux images des églises d’Alep après le passage des djihadistes. La mairie la pensait irrécupérable, car il y avait un énorme travail manuel à réaliser. Sur ce type de chantier, il s’avère que c’est la main d’œuvre qui coûte le plus cher, avec un ratio de 90% pour 10% seulement de matériau. La rencontre providentielle avec frère Charles a heureusement changé la donne. »
Le défi d’un bénévole passionné
Suisse d’origine, Charles Pache s’est mis à la disposition du diocèse pour restaurer des lieux religieux, conciliant son métier d’entrepreneur et sa foi.
L’ayant vu travailler pendant deux ans à Saint-Maximin sur les chantiers du centre paroissial et de la chapelle, le père Florian lui propose de relever le défi de Tourves qu’il accepte aussitôt. Monseigneur Rey confie alors une lettre de mission à « frère Charles » pour faire renaître ce lieu. Car Charles, qui a passé quelques années de discernement religieux chez les chanoines de Saint-Bernard, est chargé de restaurer non seulement la chapelle, mais aussi de lui redonner une âme. Il récite la liturgie des heures en des offices ouverts à tous. Il propose également des lectio divina et offre une écoute attentive aux visiteurs. Le père Florian vient régulièrement célébrer la messe au milieu des échafaudages. « Dans une ville marquée par l’anticléricalisme, la présence de frère Charles, entrepreneur travaillant gratuitement, est un témoignage de vie qui touche les cœurs », constate-t-il.
Un important chantier de restauration
Logé sur place, dans l’ancienne sacristie qu’il a restaurée, Charles Pache travaille 7 jours sur 7 sur un chantier qui va durer 3 ans. S’il s’occupe du gros œuvre, il est secondé par des bénévoles sur de petites tâches. Le père Florian précise : « L’art est un métier qui ne s’improvise pas, mais nous avons aussi besoin de main d’œuvre pour des travaux certes plus modestes, mais tout aussi nécessaires… Il y a toujours 3 ou 4 personnes qui viennent aider, soit dans le jardin pour gratter les murets, soit dans la chapelle pour nettoyer les gravats. Des lycéens de l’aumônerie, un pompier à la retraite ou encore des jeunes professionnels participent au projet. Il n’y a pas besoin de qualification pour nous rejoindre ! » La mairie, propriétaire des lieux, finance l’électricité et les matériaux à hauteur de 17 000€. L’association patrimoniale tourvaine participe à la rénovation des vitraux (17 000€), mais il manque des fonds (environ 70 000 €) pour assurer les dépenses du quotidien (changement de matériel et d’outils, assurance et repas des bénévoles, achat des ornements liturgiques…) et la restauration des autels, des statues et du mobilier qui restent à la charge de la paroisse.
Un clin d’œil marial encourageant
Dans le jardin public autour de la chapelle, quatre statues reproduisent celles du lieu d’apparition Notre-Dame de la Salette. Attristé de voir l’une d’entre elle décapitée à la Révolution, frère Charles espérait retrouver sa tête dans les décombres de la chapelle. Plusieurs mois se passent, sans succès. Début juin, contre toute attente, des habitants du village ont providentiellement retrouvé la tête perdue dans un grenier. Un signe encourageant pour un lieu en plein renouveau qui fait écho au message marial du sanctuaire isérois… Comme si Marie souhaitait que Tourves renaisse de ses cendres pour inviter à la prière et à la conversion !
écrit par Lætitia d’Hérouville
Comment participer à la restauration de la chapelle ?
- Devenez bénévole en offrant quelques heures sur le chantier.
- Participez financièrement au projet en allant sur la page don du site diocésain ou en envoyant un chèque à Presbytère de Tourves, « travaux la Salette », 15 rue Sadi Carnot, 83170 Tourves.
Le saviez-vous ?
Une parcelle de la Sainte Couronne d’épines est conservée à Tourves. Lorsqu’il découvre la ville en 2018, le père Florian Racine s’émerveille face à l’importance de son patrimoine religieux provenant d’un ancien curé devenu vicaire général à Paris, Mgr d’Astros. « Opposé à l’action de Napoléon, ce dernier fut enfermé à Vincennes pendant 3 ans. En remerciement de sa fidélité, l’évêque de Paris et le pape Pie VII lui ont donné, à sa libération, une parcelle de la Sainte Couronne d’épines du Christ qui est actuellement conservée dans la paroisse principale, raconte le père Florian. En 1805, Mgr d’Astros obtint pour son église le droit de célébrer une messe du pardon avec des indulgences plénières lorsque la fête de la Sainte Croix tombait un dimanche. Cette tradition perdure et une procession a lieu à ce moment-là avec la croix qui porte la précieuse relique ».
Publié le 20.07.2020.
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