Anne-Gabrielle Caron, petite servante de Dieu
Brune aux cheveux bouclés et aux yeux noirs profonds, Anne-Gabrielle Caron connaît une enfance heureuse semblable à beaucoup de petites filles. Pourtant la découverte de son cancer va l’inviter à suivre une autre voie… Celle que le Seigneur trace petit à petit pour elle : un chemin de patience, de don de soi et d’espérance.
Un cœur sensible à la souffrance des autres
Née le 29 janvier 2002 à Toulon, Anne-Gabrielle est une fillette d’un naturel réservé, dotée déjà d’une âme entière et généreuse. Elle grandit dans une famille aimante et profondément croyante. Dès ses deux ans et demi, elle manifeste une grande attention à la souffrance des autres. Elle se précipite ainsi vers le Crucifix en disant : « Jésus, il a mal. Je vais le consoler ». Elle offre alors des sacrifices pour « enlever des épines de la couronne de Jésus ».
La découverte de la maladie
A l’été 2008, Anne-Gabrielle se plaint de douleurs dans la jambe droite. Ses parents les attribuent aux marches dans les Alpes que la famille affectionne. Seulement les douleurs s’intensifient : Anne-Gabrielle boîte de plus en plus et se réveille toutes les nuits. Le 24 février 2009, une biopsie osseuse révèle un sarcome d’Ewing, un cancer osseux très virulent. A 7 ans, la voilà hospitalisée à l’hôpital de la Timone à Marseille pour suivre un traitement lourd, avec pour seul horizon une rémission plus qu’incertaine.
« Pourquoi le Bon Dieu me demande de souffrir ? »
La découverte de sa maladie est un choc pour sa famille. Anne-Gabrielle se pose beaucoup de questions. Ses parents tentent d’y répondre, aidés par l’abbé Jean-Raphaël Dubrule qui la prépare à la Première Communion. Elle découvre alors qu’elle peut donner du sens à sa souffrance en l’offrant pour diverses intentions. Le 3 mars 2009, Anne-Gabrielle commence sa première chimiothérapie dont les effets secondaires ne tardent pas à se manifester : aphtes dans la bouche, fissure, nausées, vomissements…
Offrande de soi et prières
Avec courage, Anne-Gabrielle se lance sur son propre chemin de sainteté, ayant toujours au plus profond d’elle le souci de l’autre. Elle étonne son entourage par sa grande maturité, assurant à tous : « J’ai mon Papa et ma Maman : je suis heureuse. Je n’ai besoin de rien ». Elle puise sa force dans le Christ souffrant. Et voue un grand amour à la Vierge Marie, récitant quotidiennement le « Souvenez-vous » et ponctuant sa journée de « Je vous salue Marie ». Elle attend avec impatience de « recevoir Jésus », confiant sa grande joie à ses proches : « Vous vous rendez compte qu’il va venir dans mon cœur, vraiment présent, lui tout entier. J’ai tellement hâte ! »
« On avait l’impression qu’elle marchait vers le Ciel »
Le jour tant attendu de sa Première Communion arrive, mais se trouve bousculé par une aplasie. Dimanche 7 juin 2009 au matin, elle est encore à la Timone, attendant les résultats d’une prise de sang qui la laissera finalement partir, mais trop tard. La messe se déroule sans elle. Elle apparaît dans l’encadrement de la porte de l’église Saint-François de Paule au moment du chant final… La chorale interrompt ce dernier pour entonner à nouveau le chant de communion, « Seigneur Jésus, tu es présent dans ton eucharistie ». Anne-Gabrielle s’avance en tenue blanche. Une paroissienne témoigne : « On avait l’impression qu’elle marchait vers le Ciel ». L’abbé Dubrule, qui lui donne le sacrement, dira : « Je n’ai jamais vu personne communier comme elle l’a fait. Pour mon cœur de prêtre, cela reste un moment très émouvant ».
« Jésus, Jésus, j’ai mal partout »
Dans la nuit du 7 au 8 juillet, Anne-Gabrielle, victime d’une attaque cérébrale, se réveille sous le coup d’une violente douleur à la tête, puis tombe dans une sorte d’étouffement comateux. Contre toute attente, elle ne meurt pas. Le lendemain, ses parents se battent pour la ramener chez eux à Toulon, sachant à quel point elle déteste l’hôpital. Commence alors une longue fin de vie de près de trois semaines. Elle appelle souvent Jésus, lui parlant comme s’il était présent et, quand elle prononce son nom de façon si douloureuse, son entourage sent qu’elle attend de lui toute sa force. Quand elle se croit seule, elle soupire : « Jésus, Jésus, j’ai mal partout ». Elle reçoit pour la troisième fois l’extrême onction et le viatique. Après trente heures d’agonie, elle rend son âme à Dieu à 23h50, le vendredi 23 juillet 2010. La messe d’obsèques a lieu le 27 juillet dans la paroisse Saint-François de Paule.
écrit par Lætitia d’Hérouville
Pour en savoir plus
Découvrez le cheminement spirituel d’Anne-Gabrielle dans le livre Là où meurt l’espoir, brille l’espérance, écrit par sa maman, Marie-Dauphine Caron.
Suivez l’actualité de la procédure sur le site qui lui est dédié : anne-gabrielle.com
Des cartes de prière de la neuvaine par l’intercession d’Anne-Gabrielle sont disponibles ici sur commande.
Publié le 16.01.2020.
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